Motion de la RIS du 6 janvier
Appel des 48 PE et AESH du 93 réunis avec le Snudi FO le 6 janvier 2022
Nous, PE et AESH de Seine Saint Denis, réunis en visioconférence avec le Snudi FO le 6 janvier 2022, avons constaté les conditions inacceptables de la reprise dans les écoles : déjà des centaines de classes sans enseignant dans le département dès la première semaine de classe, avec des élèves renvoyés à la maison, qui reviennent au compte-gouttes, dans le plus grand chaos et des problèmes d’accueil insolubles au vu de la 48e version du protocole publiée sur le site du ministère quelques heures avant la réouverture des écoles.
Alors que le Conseil scientifique estimait, le 23 décembre, qu’il y aurait ⅓ des enseignants qui seraient touchés de façon directe ou indirecte par le COVID, notre ministre n’a rien anticipé pour nous permettre d’exercer en toute sécurité.
Par ailleurs, alors que le conseil scientifique prévoit au moins un tiers d’enseignants positifs ou en garde d’enfants positifs d’ici la fin du mois de janvier, rien n’est mis en place en amont pour éviter ce scénario et nous permettre d’exercer nos métiers en toute sécurité sur notre lieu de travail. Pire, aucune médecine de prévention, médecine scolaire ou infirmières scolaires ne sont mobilisées.
Nos collègues directeurs étaient déjà sous l’eau avec des tâches administratives inutiles et fastidieuses, ce qui a conduit à un drame dont nous avons tous encore mémoire. Et le ministre en rajoute une couche avec des injonctions de plus en plus farfelues. Laissez-les s’occuper de leurs équipes de manière plus sereine et moins anxiogène !
Nos collègues adjoints, non contents de devoir faire classe dans des conditions de sécurité scandaleuses, se retrouvent obligés de faire classe en distanciel, redoublant ainsi leur journée de travail.
Les précautions nécessaires à l’intégrité sanitaire des personnels n’ayant pas été prises (masques FFP2, capteurs de CO2, purificateurs d’air…), nous exigeons à présent que notre employeur assume ses responsabilités en matière de sécurité et santé au travail comme le définissent les textes réglementaires. Les personnels des écoles n’ont à ce jour toujours encore que des masques en tissu !
Nous exigeons la sécurisation des écoles ! Nous exigeons la baisse des effectifs par classe, par le recrutement de tous les postes nécessaires, pour garantir une moindre circulation du virus. Nous exigeons le non brassage des élèves même dans les classes dédoublées !
Nous dénonçons les mensonges et le mépris permanent de l’administration. Les collègues n’en peuvent plus, ils craquent !
Nous appelons tous nos collègues à :
- Remplir massivement le RSST et envoyer systématiquement une copie au syndicat
- Utiliser le RDGI avec l’aide du syndicat
- Se concerter au sein des écoles pour faire valoir nos droits au quotidien.
- Discuter de toute mobilisation possible y compris à travers la grève jusqu’à satisfaction.
Nous voulons des réponses claires à nos demandes et revendications :
- Des postes statutaires par l’ouverture immédiate des listes complémentaires ;
- Des capteurs CO2 et des purificateurs d’air dans toutes les classes ;
- Des masques FFP2 et des auto-tests à disposition et en quantité suffisante
- Une revalorisation salariale immédiate et le dégel de la valeur du point d’indice
- L’annulation des animations pédagogiques pour soulager tant les directeurs que les PE.
- Décharges exceptionnelles pour tous les directeurs et directrices.
- Le recrutement immédiat de médecins du travail, médecins scolaires et infirmiers, infirmières.
- L’abandon de la loi Rilhac.
Nous appelons les collègues du département à se saisir des outils du syndicat pour faire valoir leurs droits et la protection qui leur est due (saisine de l’IEN, fiche RSST, registre danger grave et imminent, protection fonctionnelle…)
Nous mandatons le SNUDI-FO 93 pour faire connaître cette motion auprès de l’ensemble des PE, des AESH du département, auprès des parents d’élèves et auprès de l’ensemble des syndicats du 93.
Nous savons que se tient une IS ce soir, nous soutenons toutes les actions qui vont en ressortir, y compris la grève, pour gagner sur nos revendications. Le Ministre doit arrêter de nous mettre en danger !!
Nous condamnons le gel de notre point d’indice, les bas salaires tels que ceux de nos collègues AESH, nous soutenons donc la mobilisation interprofessionnelle et intersyndicale du 27 janvier.
Motion adoptée à l’unanimité.