Défendons la Bourse du travail d’Aubervilliers
La maire d’Aubervilliers, Karine Franklet, a cru possible d’annoncer, au détour d’un débat sur les travaux du « Grand Paris », la fermeture de la Bourse du travail et l’expulsion des organisations syndicales de notre ville ! Malgré notre demande réitérée et celle de nos Unions départementales unanimes d’une rencontre sur ce point la Maire refuse à ce jour ce RDV pour échanger et envisager des solutions !
Comment imaginer un instant la disparition de la Bourse du travail d’Aubervilliers ? Cela reviendrait à priver les salarié·es et les habitant·es d’Aubervilliers d’un outil entièrement consacré à la défense et à la promotion des droits. Chaque année des milliers d’Albertivillarien·nes poussent la porte de la Bourse du travail et y trouvent écoute, conseils et services. Des travailleurs sans papiers qui ont obtenu leur régularisation, des employés ayant gagné au tribunal des prud’hommes, des salarié-e-s a qui ont arraché des augmentations de salaires, des licenciements abusifs requalifiés, un management toxique dénoncé et réformé, un patron malveillant qui revient à des méthodes plus conformes … nombreux sont les exemples d’interventions syndicales utiles au quotidien, qui n’auraient pu se réaliser sans l’intervention des militant-es des syndicats de la Bourse du Travail.
La Bourse du travail, c’est un bien public qui contribue à créer du lien, à une époque où les difficultés économiques ne cessent de creuser des fractures sociales et d’isoler les travailleurs et travailleuses, les privé-e-es d’emploi, les précaires. C’est un outil de démocratie sociale d’autant plus utile dans une ville qui accueille de très nombreuses entreprises, dont beaucoup de TPE et de PME qui ne disposent pas de présence syndicale.
La Bourse du Travail d’Aubervilliers, qui est une institution présente sur votre ville depuis 1907 ne cesse donc depuis d’aider et d’accompagner tous les habitant·es, syndiqué·es ou non, dans de multiples domaines, et de façon totalement gratuite.
Elle a su tisser de multiples partenariats avec des acteurs associatifs et institutionnels locaux, pour travailler ensemble sur les questions de l’emploi, de l’insertion. Même les chefs d’entreprise se tournent vers les Bourses du travail, notamment pour l’organisation des élections professionnelles. Ces activités déployées par les syndicats, qui contribuent à des services locaux d’intérêts généraux et à visée sociale, hébergés dans la Maison de tous les habitant·es d’Aubervilliers, mériteraient d’être soutenues. Envisager de détruire un tel bien public, c’est agir à l’encontre des intérêts des Albertivillarien·nes.
Aubervilliers, ville populaire, ne peut laisser ainsi détruire sa maison des solidarités, des engagements pour l’intérêt général, des luttes sociales, de la défense des droits ! Aucune ville de l’envergure d’Aubervilliers ne se permet en France en 2023 de refuser la mise à disposition de cet équipement essentiel aux activités syndicales et aux salarié-es.
L’équipe municipale doit sortir d’une lecture partisane et de ses idées préconçues sur les activités syndicales : la présence d’une Bourse du travail sur une ville de 100 000 habitant-es est désormais un standard de la vie démocratique de notre époque. La réponse de la municipalité serait-elle de chasser les structures qui lui déplaisent pour éviter le débat sur la nécessité de prévoir de nouveaux équipements quand Aubervilliers augmente sa population de 20 000 habitants en 20 ans ?
Nous sommes déterminé-es à défendre notre maison commune ! Elle n’appartient pas à la Mairie d’Aubervilliers, mais est partie intégrante de l’histoire, du présent et du future de notre ville, de ses habitants et de ses salarié-e-s !
Les organisations syndicales invitent toutes celles et ceux qui souhaitent contribuer à la mobilisation pour défendre notre Bourse du travail à se réunir et se rassembler :