Déclaration liminaire FNEC FP FO 93 CSA SD Formation spécialisée du 23 novembre 2023
Madame La Directrice Adjointe, présidente du CSA Formation Spéciale
Mesdames et Messieurs membres du CSA
Introduction générale, dans quel contexte s’inscrit ce 1 er CSA :
La tenue de ce 1er CSA Formation Spéciale de l’année scolaire 2023/24 se déroule un peu plus d’un
mois après l’assassinat de notre collègue Dominique Bernard dans une cité scolaire à Arras. La
communauté enseignante, du 1er degré comme du second degré, ainsi que l’école publique dans son
ensemble, est une nouvelle fois gravement meurtrie par cet attentat qui s’est produit à peine 3 ans
après l’assassinat barbare de notre collègue Samuel Paty.
Avant nous pouvions uniquement dire que les enseignants étaient déconsidérés, dévalorisés, mal
rémunérés… A présent, nous devons ajouter également à ces constats que les enseignants sont
assassinés !
La protection des personnels et la considération véritable de leurs craintes ou souffrances doit être la
préoccupation première de l’administration, sans culpabilisation des collègues vis à vis d’un
déplacement nécessaire d’une famille, pour le bien du fonctionnement de l’école et pour l’enfant luimême. Cette insécurité, qui est de la responsabilité de l’administration, est inacceptable.
Pourtant, lors de l’hommage national à notre collègue Samuel Paty, notre président Emmanuel Macron
a, au cours de son discours, dit à propos des professeurs : (je cite) « […] nous les formerons, les
considérerons comme il se doit, nous les soutiendrons, nous les protégerons autant qu’il le faudra.
…] ». Au-delà de la vaine communication politicienne, toute considération d’une profession commence
par une rémunération décente. Pour la Fnec FP FO, cela se traduit par l’augmentation de 27,5 % du
point d’indice.
Malheureusement en lieu et place d’augmenter le salaire des enseignants pour faire face à l’inflation,
on nous a proposé le PACTE. Un nouveau dispositif qui est en fait un instrument pour casser les statuts
et diviser les enseignants au sein des établissements. On nous propose aussi des primes en trompe l’œil
qui tardent à venir et qui ne concernent pas tout le monde.
Concernant la formation des enseignants du second degré, le Ministère est en train de mettre en place
le passage de 50% de la formation continue hors du temps scolaire. De qui se moque-t-on ? Où est le
progrès ? Nous demandons le retrait de ce dispositif pseudo pédagogique qui prévoit des formations en
Visio le soir et d’autres pendant les vacances scolaires.
Dans le premier degré, ce sont des formations le mercredi qui sont imposées et qui font dépasser les
ORS des stagiaires, déjà surchargés de travail entre leur classe et l’INSPE.
Quant à la journée de solidarité avec les professeurs du second degré, lundi 16 octobre en hommage à
notre collègue Dominique Bernard assassiné 3 jours plus tôt, elle a été saisie par nombre de collègues
pour faire le point sur les conditions de travail et la façon dont la sécurité des personnels étaient
assurée dans les lycées et collèges.
Concernant la surcharge de travail des directions d’écoles que le suicide de Christine Renon avait entre
autres, mis en lumière, outre la loi Rilhac qui n’apporte aucune solution ni aucune satisfaction aux
revendications des directrices et directeurs, le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que d’alourdir la
balance avec un dispositif harcèlement aussi peu efficace que chronophage. Si la critique est facile et
l’art, difficile, il nous semble que les collègues savent mieux que nos chers dirigeants, ce dont ils ont
besoin sur le terrain !
Les réponses à ces problématiques graves ne doivent pas être à la seule charge des établissements et
des équipes éducatives ! Vous vous doutez bien que la FNEC-FP avec sa confédération Force Ouvrière
ne partage pas la même idée de la considération et de la protection des personnels !
Réaffirmons les revendications des collègues :
· Création de tous les postes nécessaires !
· Revalorisation immédiate du point d’indice !
· Abrogation immédiate de la loi de transformation de la fonction publique et de la loi Rilhac.
Au niveau départemental concernant le traitement des signalements RPS et Technique :
Lors du dernier groupe de travail, nous apprenions médusés que toutes les fiches RPS ne sont pas
remontées et que si l’IEN considérait que la situation était réglée dans la localité, la DSDEN et les
membres du CSA SD FS n’avaient pas à être au courant. Il nous semble que cette façon de faire est
contraire aux droits des collègues. C’est l’administration qui est responsable de la santé et de la sécurité
au travail, dans beaucoup de situations du 1er degré, les IEN mettent la pression ou considèrent que ne
pas répondre règle les problèmes. Et dans ces conditions, les situations ne sont pas traitées au niveau
du CSA et sont donc reportées aux calendes grecques quand les collègues auront l’occasion d’envoyer
directement leurs fiches à la DSDEN.
Le saviez-vous ? Régulariser sans traitement des demandes d’autorisation d’absence pour raisons
médicales ou de deuil peut constituer de la souffrance au travail. Ne pas reconnaitre aux collègues le
droit de se soigner et systématiquement les soupçonner de vouloir se prélasser sur des transats, les
doigts de pieds en éventail aux frais de l’éducation nationale, constitue une maltraitance
institutionnelle dont les collègues nous parlent comme étant un traitement inhumain. Et l’humanité ?
Nous disent-ils. Disparue dans les limbes des logiques comptables.
Inhumanité également de la reconnaissance de la valeur professionnelle des collègues, envolée depuis
PPCR et les « harmonisations départementales » des appréciations. Comment entendre qu’une
appréciation de son IEN peut être « revue et corrigée » à la lumière d’enjeux complètement opaques
qu’une CAPD de façade viendrait soi-disant redresser ?
Nous sommes loin des enjeux que les situations médicales et les RPS des collègues exigent de vous.
En écho avec l’actualité chaotique à l’international, le personnel enseignant du second degré doit faire
face aux tensions qui montent dans notre société dans un département parmi les plus pauvres de
France. En conséquence, l’augmentation de l’utilisation du droit de retrait, que de notre côté nous
considérons toujours légitime, constitue un symptôme indiquant les innombrables problèmes auxquels
sont confrontés les collègues. A l‘heure où il y a quelques semaines, il a été envisagé d’équiper les
établissements de portiques de sécurité pour éviter toutes intrusions, pourquoi est-il si difficile
d’obtenir des travaux de sécurisation en temps et en heure ?!
Par exemple, le lycée Jaurès-Montreuil a subi, l’an passé, trois intrusions avec cambriolages sans que la Région ne réagisse ; au lycée Henri Sellier à Livry-Gargan, de nombreux accès restent ouverts en permanence et ne sont pas surveillés.
A l‘heure où il y a quelques semaines, il a été envisagé d’équiper les établissements de détecteurs de
métaux comme au musée d’Orsay, de mettre des brigades de sécurité qu’il faudra rémunérer, pourquoi
est-il si difficile, voire impossible, de recruter des enseignants, des CPE, des AED et des AESH
supplémentaires ?
Concernant les AESH, les mesures annoncées par le président Macron lors de la Conférence Nationale
Handicap s’appuient sur le rapport d’avril 2022 sur la scolarisation des élèves en situation de handicap.
Ce rapport préconise de réduire l’aide humaine au profit d’aide matérielle et de « formations » des
enseignants. Réduire l’aide humaine alors que la situation est intenable en l’état avec des AESH qui
vivent encore sous le seuil de pauvreté, cela est irresponsable !
Avec les collègues de toutes les écoles, de tous les collèges et de tous les lycées du département, nous
réclamons au contraire, que les notifications des élèves en situation de handicap soient satisfaites (elles
ne le sont qu’à hauteur de deux tiers à la moitié selon les établissements), nous réclamons la prise en
compte, dans le calcul des effectifs globaux, des élèves non francophones ou en situation de handicap
que la DSDEN nous demande d’inclure dans nos classes.
Et comme beaucoup, nous sommes extrêmement perplexes devant la substitution aux PIAL des PAS,
dont l’installation constituerait encore une dégradation dans le sort qui est fait aux élèves en situation
de handicap : sans notification chiffrée par la MDPH, de quel « accompagnement humain » pourront-ils
encore bénéficier ? Comment les enseignants et AESH vont-ils pouvoir tenir dans une situation qui sera
encore pire qu’aujourd’hui ?
Suite à sa grande conférence nationale sur l’inclusion du 17 novembre réunissant des délégations de
toute la France, la Fnec FP FO appelle les collègues à la grève le 25 janvier pour exiger les moyens
nécessaires pour stopper la maltraitance institutionnelle et s’opposer à la mise en place du projet PAS.
Conclusion :
Pour la FNEC FP avec sa confédération Force Ouvrière,les dirigeants de l’école de la République ne
doivent pas agiter notre devise « Liberté́, Egalité, Fraternité́» comme n’importe quel slogan
publicitaire, venant masquer les carences et les défaillances que les personnels, les parents et les
élèves n’ont pas à supporter.
La FNEC-FP avec sa confédération Force Ouvrière continuera à défendre les revendications de tous les
personnels de l’éducation pour qu’ils puissent exercer leur métier dans de bonnes conditions et
répondre aux besoins des élèves.
En conséquence, nous demandons d’ouvrir « l’enveloppe fermée » afin de satisfaire l’ensemble des
revendications soumises dans cette instance. Il ne faut pas que le choix de venir travailler, enseigner ou
étudier à l’école publique devienne un choix par défaut faute de moyens.
Madame la Directrice Adjointe, Mesdames et Messieurs, membres du CSA , nous vous remercions pour
votre attentio