AESH : Grève le 9 février
Appel des 100 AESH réunis le 14 janvier à Bobigny
« On veut notre propre mobilisation !
Les parents et les enseignants sont avec nous !
Monsieur le ministre, rendez-nous notre dignité ! »
Grève et rassemblement mardi 9 février,
Allons chercher nos besoins et nos droits !
Lien vers la pétition en ligne
Jeudi 14 janvier, lors de la demi-journée spéciale AESH organisée par le Snudi FO 93, 100 collègues sont venus. Une grande colère s’est exprimée, un ras le bol et un besoin d’être entendus. 30 AESH ont parlé. Dès qu’une collègue a parlé de mobilisation, de grève, de statut, de salaire, de conditions de travail, des applaudissements ont surgi. Pour beaucoup de collègues présents, il y a cette volonté d’organiser leur propre mobilisation.
Grève le 9 février en Seine-Saint-Denis votée par les AESH le 14 janvier. Voici les décisions votées :
Après deux heures et demi de discussion, pendant 20 minutes, toutes les décisions sont prises :
– Volonté de faire grève et demander audience au DASEN ce jour-là : Unanimité moins une voix contre
– Décision du jour de grève : 9 février. Unanimité
– Mandat donné au Snudi FO 93 pour convoquer une intersyndicale départementale pour que cette grève se fasse dans l’unité ! Unanimité
– Etablissement des revendications à mettre sous forme de pétition ! Unanimité sur la pétition avec ses mots d’ordre.
Extraits de témoignages :
« Il faut que l’on se bouge, chaque année, nos conditions de travail se dégradent, avec toujours ce salaire de misère ! Personnellement, 8 ans que je suis AESH, j’en ai marre. Soit on se mobilise et on va chercher ce que l’on veut, soit je démissionne ! Ce n’est plus possible ! » (Applaudissements).
« Depuis 2013, rien n’a avancé. Il faut lutter pour nous, pour nos conditions de travail et notre dignité ! »
« Depuis 2009, on fait un vrai métier, mais on n’a pas de statut ! On n’est pas reconnu ! Il faut combattre toutes ensembles. » (Applaudissements).
« On est nombreuses aujourd’hui. Si on sort de cette salle avec rien, les PIAL vont finir de nous « tuer ». Je peux aller voir du monde pour pousser à la mobilisation. Il faut la grève ! Allons voir le DASEN, mais aussi le Ministre ».
« On est souvent aidé dans nos démarches par les enseignants, les directeurs et leurs syndicats. On sait qu’ils sont avec nous. Mais il faut que, nous, nous nous prenions en main. Réseaux sociaux, téléphones, organisons-nous pour mobiliser toutes les AESH qui ne sont pas là aujourd’hui ! Il faut la grève. Et je veux bien aller voir le DASEN, moi, j’ai des choses à lui dire ! » (Applaudissements).
Mal-être grandissant des AESH, des constats unanimes !
Emploi du temps de plus en plus changeant et flexible ; mise de côté pour les réunions ; manque d’informations concernant l’élève à prendre en charge ; sentiment de solitude ; impossibilité de faire des vœux pour changer de secteur, de circonscription, d’écoles ; difficulté de faire un deuxième travail avec la cantine, l’étude, la garderie étant donné que nous sommes dans plusieurs écoles, parfois éloignées… Les témoignages se multiplient, les constats sont clairs ! Nous voulons une vraie reconnaissance de notre métier, avec un vrai statut et un vrai salaire, nous voulons que l’on arrête de nous déplacer à droite et à gauche en fonction des urgences locales.
Les PIAL accentuent la dégradation de nos conditions de travail. Les 100 AESH n’en veulent pas !
Les PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés) se mettent en place petit à petit dans le département. Ces pôles nous obligent à prendre en charge de plus en plus d’élèves, à rendre flexible l’emploi du temps de prise en charge des élèves. Un AESH dans un PIAL est rattaché à un secteur (qui peut être grand !) et non plus à un ou deux élèves à prendre en charge. Comme il manque beaucoup d’AESH dans le département, nous risquons d’être amenés à accompagner 3, 4, 5 voire 6 élèves. Nous ne serons plus affectés dans une école, avec dans notre contrat la prise en charge d’élèves particuliers avec une notification MDPH, mais serons dans un secteur où nous « boucherons les trous ». Nous passons du rôle d’AESH à la prise en charge individualisée au rôle d’AESH « mutualisé ». Nous n’en voulons pas !
Pétition listée par les AESH et votée à l’unanimité :
Nous ne voulons pas être des « bouche-trous »
Rendez-nous notre dignité !
Nous, AESH de Seine-Saint-Denis exigeons la satisfaction de nos revendications. Nos conditions de travail sont de plus en plus dégradées, nous sommes de plus en plus affectés n’importe où en fonction des urgences. Notre salaire de misère ne nous permet pas de vivre dignement. Ça suffit !
– Un vrai statut de Fonctionnaire d’Etat, un vrai salaire, une vraie formation.
– Augmentation générale de nos salaires. 650 à 800 euros par mois actuellement ! Inacceptable !
– Pour l’indemnité REP et REP+ et pour une indemnité propre à notre fonction d’AESH. Pour le paiement rapide de l’indemnité compensatrice à la CSG. Pour la possibilité de faire les cantines, les études et la garderie.
– Refus des PIAL. Retour à l’AESH à la prise en charge individualisée, avec notification MDPH. Non à notre exploitation outrancière de ces derniers mois, non aux déplacements d’écoles d’autorité et constants. Non à notre mutualisation !
– Pas plus de deux prises en charge d’élèves, avec précision sur notre contrat des élèves que nous suivons. Pour la possibilité de connaître les parents, d’avoir un lien avec eux. Pour la possibilité, sur le temps de travail, d’être présent aux réunions REE, conseils… Pour une véritable intégration dans les équipes, une vraie place pour l’AESH. Pour des formations sur le temps de travail et non le mercredi et le soir actuellement.
– Pour le droit à mutation pour tous. Nous aussi, nous voulons pouvoir changer d’école, de ville, de département avec un vrai barème, possibilité de faire des vœux.
– Pour tous les AESH à 24 heures hebdomadaires en présence d’élèves, nous demandons de pouvoir être payés à plein temps. Un vrai travail, un vrai salaire à plein temps.
– Pour les AESH collectifs (dans les classes spécialisées), nous revendiquons, pour toutes celles qui le souhaitent, de passer à 24 heures !
– Nous demandons le respect, souhaitons retrouver notre dignité. Nous demandons des personnels administratifs en nombre pour s’occuper de nous, nous voulons des interlocuteurs qualifiés et attentifs à nos besoins et demandes. Non à la gestion par deux modes différents (lycée Gustave Eiffel et DSDEN). Pour le paiement de nos congés maladies sans retard. Non aux prélèvements sur salaire brutaux.
Pétition votée par les 100 AESH présents à la réunion avec FO le 14 janvier.
Tous ensembles, soyons en grève et en rassemblement devant la direction académique de Seine-Saint-Denis (DSDEN de Bobigny) le 9 février !
Unité pour qu’on nous écoute !
Unité pour se battre et ne plus se laisser faire !
Grève le 9 février !