Évaluations d’écoles : Tout savoir pour résister !
L’ancien gouvernement, désavoué dans les urnes, a mis la pression aux IA-DASEN et aux IEN pour imposer les évaluations d’écoles et par ricochet, les pressions s’accentuent sur les directions d’écoles pour tenter d’imposer ces évaluations.
Pourquoi résister ?
En dehors de l’auto-flagellation que les collègues s’infligeraient en acceptant, c’est un pas de plus vers la casse du statut avec la création de myriades d’établissements autonomes.
Ces évaluations d’écoles sont actuellement présentées comme un outil de « diagnostique » afin de rédiger un nouveau projet d’école, masquant la réelle portée de celles-ci. Pour le moment, seuls des personnels de l’Éducation Nationale se déplacent, mais c’est pour mieux faire accepter ce dispositif qui implique toujours :
- Une auto-évaluation où l’école serait évaluée par les personnels, les agents territoriaux, les parents d’élèves, les « partenaires » et les élus.
- Une évaluation externe ou audit serait rédigé par des « personnalités extérieures »
- Des questionnaires adressés aux parents d’élèves ( comme ce dispositif, ils ne sont pas obligatoires.)
- Plannings pour auditionner : le directeur d’école, le gardien, les
parents d’élèves, les responsables du périscolaire, les animateurs du périscolaire, les ATSEM, les Psy-EN, les ERSEH, les AESH, le coordonnateur REP…
Très loin de l’actualisation des projets d’école, dans laquelle les enseignants engagent une réflexion pédagogique permettant de faire converger leurs pratiques diverses vers un objectif commun, l’évaluation d’école s’apparente ni plus ni moins à un audit d’entreprise privée chargé de mettre au pas les personnels de l’école et de renforcer la tutelle des collectivités territoriales.
C’est l’évaluation des enseignants par les parents, les élèves et les collectivités territoriales qui est ainsi promue et organisée par le Conseil d’Evaluation de l’Ecole. C’est également la remise en cause du statut des personnels qui, jusqu’à présent, n’étaient évalués que par leur supérieur hiérarchique direct, l’IEN de circonscription. C’est la même logique de politique managériale que pour les évaluations nationales, culpabiliser les collègues et les infantiliser en leur imposant des pseudo-formations pour remédier à leurs soi-disant « lacunes », constellations, CPC en résidence, Constellation départementale, observatoires divers et variés…
Le Snudi FO 93 refuse la transformation de l’École publique en une myriade d’établissements autonomes dont les personnels seraient évalués par les « partenaires de l’école » et défendra pied à pied le statut des personnels.
Comment résister ?
Contactez-nous ! Nous serons à vos côtés pour éviter les pièges tendus, vous aider à rédiger les motions, vous protéger syndicalement et faire valoir vos droits statutaires.
Mail : snudifo93@gmail.com
Tel : 01 48 95 43 73
Quelles sont nos obligations ?
Les obligations de service des enseignants du 1er degré sont déterminées par le décret n° 2017 444 du 29 mars 2017 :
- 24 heures d’enseignement hebdomadaire
- 108h annualisées dont :
- 48h consacrées aux travaux en équipe pédagogique, aux relations avec les parents et aux PPS ;
- 36h d’activités pédagogiques complémentaires (APC) ;
- 18h de formation continue ;
- 6h de conseils d’école.
Les évaluations d’écoles ne rentrent dans aucune de ces catégories, il n’est pas réglementaire d’amputer du temps des 18h de formations et d’animations pédagogiques, les 48h consacrées aux travaux en équipe pédagogique, aux relations avec les parents et aux PPS ne sont pas un puits sans fond non plus.
Rien dans les obligations de service des enseignants du 1er degré ne peut donc les contraindre à subir une évaluation d’école sous quelque forme que ce soit ! Rien dans les obligations de service des enseignants ne peut leur imposer de mettre en œuvre une « auto évaluation », qui plus est avec les parents, les élèves, les personnels municipaux, les « partenaires » ou les élus locaux ! Rien dans les obligations de service des enseignants ne peut leur imposer de supporter une « évaluation externe ».
Quelles sont les conséquences d’un refus ?
Une procédure de management par la peur s’est peu à peu instituée pour dissuader les écoles qui refusaient. Face à une motion syndicale, les IEN, dans une mécanique commune et bien huilée ont convoqué des conseils des maîtres pour éviter la présence gênante des syndicats.
Et là, à l’oral, ils se font doux pour convaincre de la « fantastique opportunité » donnée par ces évaluations, s’assurent que les collègues n’auraient pas subi de « pression des syndicats » (sic). Là les propositions, bien loin d’un cadre national, montrent une marge de manœuvre des IEN pour faire céder les collègues, remplacements sur temps de classe, déduction variable sur les ORS…
Si le ton mielleux ne suffit pas, les IEN demanderont des refus individuels qu’ils verseraient au dossier administratif, menaceront de façon déguisée…
Certaines écoles ont fait ces évaluations à minima, aucun des outils envoyés par les inspections ( questionnaires…) ne sont obligatoires, le cadre du conseil d’évaluation de l’école ne permet pas non plus d’imposer des visites en classe.
Les écoles qui ont décliné purement et simplement cette proposition de dispositif n’ont eu aucun retrait de salaire, et pour cause, il n’y a pas de service non fait.
Rappel du cadre des évaluations d’écoles.
Ce dispositif est issu de l’article 40 de la loi Blanquer. Celui ci a notamment pour rôle de définir « les outils des auto‐évaluations et des évaluations des établissements conduites par le ministère chargé de l’Éducation nationale » et de formuler « toute recommandation utile au regard des résultats des évaluations mentionnées au présent article ».
Le conseil d’évaluation de l’école désigne les personnes mobilisées dans le cadre de l’auto évaluation : « le directeur, les personnels de l’Éducation nationale et de la collectivité, les élèves, les parents, les partenaires.» Il est même indiqué que « l’inclusion du temps périscolaire dans le champ de l’évaluation relève du choix du maire. » Les maires seront donc sollicités pour participer à l’auto évaluation, celle ci étant co-dirigée par le directeur d’école et le directeur du périscolaire si accord des élus. Le PEDT servira le cas échéant de point d’appui pour l’évaluation.
Le conseil d’évaluation de l’école présente ensuite les personnes (choisies par l’IA DASEN) susceptibles de mener l’évaluation externe : cela peut être des inspecteurs de l’Éducation nationale, des directeurs d’école, des principaux de collège ou proviseurs de lycée, des inspecteurs du second degré, des cadres administratifs, des conseillers pédagogiques, des enseignants voire des personnels des services à la jeunesse, à l’engagement et aux sports, des élus ou des personnels d’une collectivité territoriale…
Vous trouverez ci-joint le cadre du conseil d’évaluation de l’école.
Plus que jamais, nous revendiquons :
-
Abandon des évaluations d’écoles.
-
Abandon des évaluations nationales standardisées.
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Halte à la culpabilisation des collègues par des dispositifs imposés non réglementaires.
-
Respect de notre Statut.
-
Respect de notre liberté pédagogique, véritable choix de formation.
Contactez nous pour résister ! Halte au management par la peur !
Le Snudi FO 93